L’Ile Maurice, le féminisme et le Coca-Cola
C’est une tempête dans… une bouteille mauricienne de Coca ! En effet, beaucoup de bruit pour rien autour d’une photo de la campagne Taste the Feeling de Coca-Cola. La pub ci-dessus, qui fait pourtant partie d’une campagne mondiale, a suscité le courroux d’une consultante en genre qui l’a qualifiée de ‘‘presque pornographique ».
La jeune femme a obtenu que les autorités locales fassent interdire la publicité, au sacro-saint nom du féminisme. Mais aujourd’hui, face au tollé résultant de cette interdiction et au ridicule de la situation, les autorités n’ont eu d’autre choix que de se rétracter. Bref, c’est aussi ça l’Ile Maurice !
Comme mentionné dans mon billet La femme-objet fait art, je suis loin d’être une experte en féminisme ou en genre. Je ne suis qu’une Mauricienne ordinaire, qui vit sa vie ordinaire de jeune femme ordinaire. Acheter le journal et regarder les publicités font aussi partie de ma routine quotidienne de Mauricienne lambda. Petit échantillon de ce que je peux voir dans mon journal :
Normalement, je n’aurais même pas du porter attention à cette pub. Pourquoi ? Primo, je ne suis pas dans les affaires. Deuzio, je ne suis pas un homme. Comme l’explicite la pub Business man reads business magazine. Le message implicite serait que le monde des affaires à l’Ile Maurice ne serait qu’une affaire d’hommes et que conséquemment le cœur de cible du magazine serait uniquement masculin… Alors, sexiste ou pas sexiste ?
Autre publicité. Celle-ci vante la carte pré-payée d’un opérateur mobile:
On peut y lire la phrase en créole: Enn 35 par zour, ce qui peut être traduit par Une petite copine par jour. La pub repose sur un jeu de mot : ’35’ pour vendre le produit (Rs. 35 par jour). Toutefois, c’est bizarre que les consultants et autres défenseurs du féminisme ne soient pas montés au créneau face à ce message. Aussi tentons d’inverser les choses et les points de vue. Même si le jeu de mot passerait à la trappe, pourquoi ne pas écrire, Enn zom par zour (soit, Un homme par jour) et faire pavaner des hommes sur la pub?
Le gender biais ou les préjugés sexistes se cachent souvent, insidieusement, dans les implicites. A sérieusement consulter les publicités, on aurait bien d’autres chats à fouetter. Alors, deux lèvres sur un goulot d’un soda, ça reste soft !
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