12 mars : Mauricianiser ce qui vient de l’Ile Maurice
En ce samedi 12 mars 2016, l’Ile Maurice fête ses 48 ans d’indépendance et ses 24 ans d’accès au statut de République. Depuis le début du mois de mars, les quadricolores mauriciens fleurissent et les nababs du marketing en profitent.
Point de répétition. En ce jour anniversaire de l’indépendance de l’Ile Maurice, je n’écrirai pas à nouveau sur l’histoire de mon pays ainsi que sur ma fierté d’être Mauricienne, comme dans mon billet de l’année dernière. L’un des points de départ de ce billet a été ce tweet perspicace d’une jeune Mauricienne à propos du Zinger Zasar :
Le Zinger Zasar (traduction créole du mot achard, un condiment épicé à base de fruits ou de légumes) n’est qu’une petite touche mauricienne ajoutée au sandwich d’une marque internationale de restauration rapide à base de poulet frit :
Que l’on mauricianise un fast-food venu d’ailleurs, pourquoi pas? Mais la question que je me pose est : pourquoi ne pas mauricianiser ce qui vient de Maurice?
Je prendrai un unique exemple : le sucre. L’Ile Maurice et ses champs verdoyants de canne à sucre, cette image n’est pas un cliché. Le sucre est bel et bien présent dans l’ADN historique et économique de l’île, tout comme dans l’ADN génétique des Mauriciens. (Le pays connaît un taux élevé de diabète, avec 220 000 cas repertoriés en 2015, selon l’International Diabetes Federation.)
Bref, tout cela pour dire que le sucre est l’un des produits les plus mauriciens qui soit. On s’attendrait donc légitimement à trouver du sucre mauricien, à prix mauricien, dans les supermarchés mauriciens. Mais à ma grande surprise et à ma grande honte, ce n’est pas le cas.
Ironiquement, le sucre le moins cher en supermarché mauricien vient de… Thailande! (approximativement Rs. 30 le kilo). Le sucre mauricien, lui, peut aller jusqu’à approximativement Rs. 134 le kilo. Pour vous aider à mieux vous situer, il faut compter Rs. 40 pour un euro… Autre ironie, une raffinerie mauricienne importe même du sucre du Brésil pour le travailler et ensuite le revendre en Afrique ou en Asie…


En ce 12 mars 2016, les Mauriciens sont innondés de prospectus quadricolores. Le fil rouge étant, bien entendu, le mauricianisme. Mais comment ne pas s’empêcher d’entrer dans une colère bleue en voyant les prix de certains produits mauriciens?
Mais bon, Mauricien konn tracé. Donc autant rire jaune que d’être vert de rage!
Bonne fête nationale à tous les Mauriciens!
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