Black Lives Matter : quand la musique explique le passé

Article : Black Lives Matter : quand la musique explique le passé
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28 juin 2020

Black Lives Matter : quand la musique explique le passé

Comme si le Covid-19 ne suffisait pas, le mois de juin et le mouvement Black Lives Matter ont jeté une lumière crue sur un autre virus qui ronge l’humanité : celui du racisme.

La mort de George Floyd, assassiné sous le genou d’un policier blanc, a été la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà déversant, et fait déferler la vague Black Lives Matter. En effet, la liste des noirs, des afro-américains tués par des policiers blancs ou par leurs concitoyens blancs est déjà très longue.

Expliquer le passé

Le mouvement a aussi permis de décomplexer un autre regard sur l’histoire des Etats-Unis. De nombreuses statues, en lien avec le passé esclavagiste du pays, ont été déboulonées. Pour ma part, je suis d’avis que les statues font partie de l’Histoire, et à ce titre, il ne faut pas détruire, mais plutôt éduquer et instruire, expliquer le passé.

Force est de constater que la musique peut aussi servir à des fins pédagogiques et historiques. C’est donc tout naturellement que je me suis intéressée à l’effet de Black Lives Matter sur le monde de la musique. Conséquemment, j’ai eu envie de mettre en lumière quelques aspects de l’histoire esclavagiste étasunienne à travers un double prisme, celui de Black Lives Matter et de la musique. Et pour m’aider, deux groupes de country : The (Dixie) Chicks et Lady A(ntebellum).

  1. The (Dixie) Chicks

Composé de trois femmes, The Dixie Chicks est un groupe du Texas très populaire, fondé en 1989. Je les ai beaucoup écoutées au début de mon adolescence et j’avais même choisi Goodbye Earl comme chanson coup de coeur. Figurez-vous qu’après 31ans d’existance, le trio a décidé de changer de nom en 2020, suite à la vague Black Lives Matter. Aurevoir The Dixie Chicks, bonjour The Chicks!

Le mot Dixie est donc supprimé. Et pour cause, “dixie” fait référence a la ligne Mason-Dixon qui était la ligne de démarcation entre les états abolitionnistes du Nord et les états esclavagistes du Sud. Et depuis, le mot “dixie” a toujours une connotation négative, en lien avec le Confederacy et les esclavagistes. Il s’agit du racist South, comme le disait mon prof d’Histoire américaine à la fac.

La Ligne Mason-Dixon. Souce: National Atlas of the United States.

2. Lady A(ntebellum)

Je pense que vous connaissez presque tous la belle chanson “Need you now” de Lady A(ntebellum). Par contre, qui d’entre vous savait que le nom “Antebellum” était en lien avec le Confederacy ? En effet, ce terme provient du latin ante bellum, qui veut dire avant la guerre, soit avant la Guerre de Sécession. En conséquence, le groupe Lady A(ntebellum) a changé de nom, et s’appelle aujourd’hui Lady A.

L’esclavage faisait donc partie prenante de l’Antebellum South. Il en a découlé une version romancée de l’esclavage, bien loin des réalités des plantations du Sud.

Plantation de Louisianne. Source: Flickr

Cette image me rappelle celle d’une ancienne plantation mauricienne, aujourd’hui devenue musée, racontant une version romancée de la vie d’antan. Juste avant que la maison ne devienne musée, il y avait eu cette phrase à la seule noire présente: “N’oublies pas de dire bonjour”.

Rappeler à la jeune fille noire qu’elle doit saluer les Blancs, comme si qu’elle ne connaissait pas le b.a.ba de la politesse. Elle l’a vécu comme le reliquat d’une époque où les Noirs étaient considérés comme des sauvages.

De l’Ile Maurice à Minneapolis, le racisme teinte l’Histoire et il est partout présent. Battons-nous : Black Lives Matter !

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