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Regards sur la démocratie, cette éternelle adolescente

Démocratie. Voilà un ancien mot, mais qui parvient toujours à se maintenir dans l’actualité et dans l’air du temps. Toujours branchée, la démocratie ressemble à une adolescente qui ne vieillit jamais. Est-ce gage de danger ou de sécurité?

«Il n’y a pas de paradis perdu, sauf dans l’imaginaire des gens». Tel un paradis perdu, la démocratie parfaite n’existe pas, explique Pascal Boniface, géopolitologue français de renom. Le temps d’une conférence tenue le 23 novembre 2017 à l’Institut Français de Maurice, il est revenu sur les enjeux et les perspectives de la démocratie.

Pascal Boniface à l’Ile Maurice.

Selon Pascal Boniface, la démocratie est en crise, mais elle progresse. Ce progrès s’articule autour de trois axes: le taux d’alphabétisation de la population, le produit intérieur brut (PIB) par habitant et l’ADN stratégique de chaque pays.

Suite à ce dernier axe, on pourrait être tenté de croire que chaque pays construit donc son propre modèle démocratique, en vase clos. Or, tel n’est pas le cas.

La démocratie dans un monde globalisé

Nous vivons dans un monde hyperconnecté, où notre rapport à l’autre, au temps et à la distance a été bouleversé par les technologies de l’information et de la communication. Comme l’a si bien rappelé Pascal Boniface  :

«Vous ne pouvez pas ignorer ce qui se passe dans le monde, car ce qui se passe dans le monde ne vous ignore pas.»

Peu importe le pays dans lequel nous vivons, ce qui se passe ailleurs aura forcément des conséquences, de près ou de loin, dans notre vie. C’est ça le monde globalisé.

Le premier empire de cet âge global s’avère être les Etats-Unis d’Amérique. Il n’y a, à l’heure actuelle, pas d’équivalence à la puissance étasunienne. L’élection de Donald Trump en est le parfait exemple.

Pour Pascal Boniface, cela a été une élection mondiale au suffrage censitaire. Le monde entier, même s’il n’avait pas droit au vote, a suivi cette élection, car il savait, consciemment ou pas, que le verdict des urnes aurait un impact dépassant largement les frontières étasuniennes.

Par ailleurs, la puissance à l’ère globale ne se jauge pas uniquement en termes d’armes ou de guerres gagnées, elle s’évaluerait aussi en matière de soft power.

«Xi Jinping a envoyé sa fille étudier aux Etats-Unis. Mais les filles d’Obama ne vont pas étudier en Chine!»

La démocratie se construit graduellement

Nous vivons donc dans un monde globalisé, qui n’est ni unipolaire, ni bipolaire, ni multipolaire. Nous vivons simplement dans un monde qui émerge de cinq siècles de monopole occidental de la puissance. Ailleurs que dans le monde occidental, des démocraties naissent, se construisent, grandissent avec le temps. Pour Pascal Boniface :

«La démocratie n’est pas un produit instantané.»

La Corée du Sud et Taïwan sont deux exemples de démocratie qui se sont imposées graduellement, sans révolution, explique le géopolitologue. Plus proche dans le temps, on pourrait aussi citer l’exemple de la récente chute de Mugabe au Zimbabwe.

L’instantanéité, un danger pour la démocratie

Si la démocratie n’est pas un produit instantané, l’ironie veut que nous vivons bel et bien, dans le temps de l’instantanéité. Or il s’agit là de l’un des principaux risques auquel fait face la démocratie. Pour le politologue, le risque est de perdre la perspective du long terme et de se fier uniquement au sondage du jour. Attention ici aux redoutables algorithmes des nouveaux médias et aux fake news

«Les gens ne font pas confiance à ceux pour lesquels ils votent»

Le vote est une arme à double tranchant: on peut voter pour promouvoir, mais on peut aussi voter pour sanctionner. Trump, Brexit, Le Pen. Ici et ailleurs, combien de fois les citoyens se sont-ils révoltés contre le verdict des urnes, contre la voix dite de la démocratie?

«En Chine, les individus font confiance à des gens pour lesquels ils ne votent pas. Ailleurs, les gens ne font pas confiance à ceux pour lesquels ils votent», résume Pascal Boniface. Est-ce là tout le drame de la démocratie, en tant que système politique?


Facebook, l’Ile Maurice et les pauvres

Facebook, la nouvelle soupape de bonheur pour les pauvres à l’Île Maurice ? Cette question s’est posée, suite à la lecture d’un article publié dans un hebdomadaire mauricien intitulé Le bonheur malgré la précarité.

A première lecture, rien ne cloche, au contraire. Cela fait du bien de lire un article sur la pauvreté qui ne verse pas dans le larmoyant, les clichés ou encore le fatalisme. Check ! Cela fait du bien de lire, dans Le Mauricien, que les gens sont heureux, malgré la pauvreté et des conditions de vie difficiles.

Cependant, à un second niveau de lecture, il y a bien quelque chose qui fait tiquer et réfléchir. Et pour cause, la source de ce bonheur incommensurable serait de… pianoter sur Facebook ! Photos et citations à l’appui, l’article nous décrit le vécu de femmes qui vivent dans des conditions précaires mais qui survivent grâce à Facebook. Certaines de ces femmes n’ont pas d’électricité chez elles, mais trouvent les moyens d’acheter des forfaits internet afin de partager et diffuser sur le réseau social. Une des intervenantes va même plus loin, sans Facebook, elle ne serait au courant de rien: ni des commérages, ni de l’actualité.

facebook - mauritius - ile maurice - mondoblog
Facebook, la panacée pour le bonheur ?

Mais quelqu’un a-t-il dit à cette femme qu’elle pouvait aussi consulter les sites internet des journaux et autres sites d’information pour connaître les nouvelles ? Vraisemblablement, non. Pour elle, comme pour bien d’autres, Facebook serait un moyen de s’évader, de s’informer, de s’amuser… Bref, Facebook serait la panacée ! « Je ne veux plus penser qu’aux problèmes. Je veux profiter de chaque moment. C’est pour cette raison que je suis sur Facebook », lance Maryline, une des femmes interviewées dans l’article.

Et c’est là qu’on peut dire avec effroi que l’entreprise de Mark Zuckerberg a réussi son incroyable pari. Celui de convaincre les gens qu’Internet se résume à Facebook ! Et que Facebook c’est Internet. Or rien n’est plus faux et rien ne serait plus dangereux.

Heureusement, certains s’y refusent. Lana, 28 ans, nous a expliqué qu’elle a décidé de fermer son compte Facebook car elle ne voyait plus rien de social à ce réseau. La jeune femme indique aussi que la réaction des personnes est parfois surprenante : «Depuis que je n’ai plus de compte, les gens me disent souvent des choses comme : Comment ça ? Tu ne sais pas qu’elle a eu trois bébés ? Qu’il a mangé du biryani de poulet hier soir ? Les photos sont partout sur Facebook pourtant ! Tu vis sur quelle planète ?!», raconte Lana.

En 2017, est-on donc une sorte d’extraterrestre quand on n’est pas sur Facebook ? En clair, est-ce aujourd’hui anormal de pas avoir de compte Facebook?  Ce réseau social serait-il devenu LA norme, LA condition sine qua none pour exister, non seulement sur internet, mais pour exister tout simplement ?

Un article de Quartz publié en 2012 en parlait: tel l’air que nous respirons ou tel un virus qui  aurait contaminé l’humanité entière, Facebook vise l’omniprésence. La nouvelle cible du réseau serait les pays émergeants et les pauvres. Et pour cela, nul besoin d’un smartphone dernier cri, une version zéro de Facebook a su s’adapter aux plus anciens des téléphones, histoire de mieux toucher les marchés cibles…

A l’heure des fake news  en tous genres, l’idée que de nombreuses personnes puissent croire qu’Internet se résume à Facebook est effrayante. La pensée que de plus en plus d’individus construisent leur vision de la société et du monde en fonction des calculs de redoutables algorithmes est affolante. Basculerait-on vers une sorte de dystopie ?


A rebours avec Charlotte Gainsbourg

Un petit billet dédié à une de mes chanteuses préférées : Charlotte Gainsbourg. Après avoir écrit sur l’immense Serge Gainsbourg, je me devais d’écrire sur sa fille, dont le cinquième album sortira le 17 novembre prochain. Playlist quelque peu mélancolique. A rebours avec Charlotte Gainsbourg.

1. Deadly Valentine

La vie qui passe. L’envie. L’amour. L’amour miroir. Cette constante recherche de soi, de l’autre, de soi dans l’autre. L’amour qui casse. L’amour qui passe.

2. La Collectionneuse

La Fnac. Ces TGV Tours-Paris-Tours. Des passages. Des paysages. J’ai eu le courage de regarder en arrière les cadavres de mes jours. Guillaume Apolinaire. The collector, la collectionneuse.

3. AF607105

Océan Indien – Europe. Aurevoir. M.Sim 2007 final destination. Melancholy. Aviation. Chocolate. Perfume. Frequent flyer. Wave goodbye. Feel homesick. Cry easy. Time difference, you’re waking, chase the sun into your eyes. Fly over your lifetime. Se revoir à l’autre rive. Arrivée.


Instagram : vive la déprime pour les 14-24 ans !

Instalike. Instagood. Instacool. Les gens sont beaux, amoureux, riches, mangent bien et sont quasiment presque toujours en vacances ! Et oui, sur Instagram tout est cool, un peu trop même… au point à en avoir un effet néfaste sur la santé mentale des jeunes.

Intagram est-il propice au vague à l’âme ? Oui, si l’on croit une étude publiée par la Royal Society for Public Health (RSPH). Instagram serait le pire réseau social pour la santé mentale des jeunes de 14 à 24 ans. Alors, pourquoi le réseau aux photos et aux filtres est-il le pire des pires?

CC – PxHere

Intitulée #StatusofMind, l’étude de la RSPH tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne le culte de la perfection qui règne sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Ce culte a pour effet d’accentuer les états dépressifs et de mal-être auprès des jeunes, qui souffrent alors de complexes face aux diktats des photos parfaites de corps parfaits (mais tellement irréels et faux!). Beaucoup commencent d’ailleurs à s’indigner de cette insupportable tyranie du cool et de la perfection qui règne sur Instagram.

Les problèmes liés à la santé et au bien-être soulevés par la RSPH sont les suivants :

1. L’anxiété (sentiments d’inquiétude, de nervosité ou de malaise)
2. La dépression
3. Le sentiment de solitude
4. La perte ou baisse de sommeil
5. Le cyber-harcèlement
6. La perte de confiance en soi (difficulté à s’auto-identifier, rejet de son image/de son physique)
7. La difficulté à maintenir des relations dans le monde réel
8. Le FoMO (fear of missing out – ressentir le constant besoin d’être connecté en permanence de peur de rater une information, si futile soit-elle, ou un événement)

#StatusofMind établit aussi un classement des réseaux sociaux – de celui qui a le plus d’effets positifs sur le bien-être des jeunes, à celui qui le est plus néfaste. Et la plateforme la plus positive est Youtube…

Je conclue donc avec une vidéo, celle du dernier single d’Arcade Fire : Everything now. Every inch of space in your head is filled up with the things that you read. I guess you’ve got everything now.* Ces paroles ont une résonance particulière en moi, surtout en ces temps modernes de l’hyper-connectivité et de l’ « infobésité »A force de tout avoir, tout le temps, tout de suite, tout n’est plus que vacuité !

 

*Chaque recoin de ta tête est rempli des choses que tu as lu. Je suppose que tu as tout maintenant.


Ile Maurice: la lobotomisation intellectuelle vue par Natacha Appanah

J’aimerais tant qu’elle ait tort. Mais c’est une évidence: Natacha Appanah a raison. Regards incisifs sur le système éducatif mauricien où la culture de la performance et de la compétition engendre une lobotomisation intellectuelle.

Nul n’est prophète en son pays. Ce n’est pas la talentueuse Natacha Appanah qui vous dira le contraire. L’auteure prolifique était de retour au bercail, à l’Ile Maurice, la semaine dernière, le temps de quelques conférences, ateliers et rencontres, entre autres. L’une de ces rencontres était d’ailleurs avec les élèves du Queen Elizabeth College, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs lycée de l’Ile Maurice.

Et pourtant, ce qui aurait dû être un moment d’échange et de dialogue entre auteure et élèves a vite tourné en sorte de procès de Natacha Appanah!! Au moyen d’une chronique, la jeune femme livre ses impressions, sans détour:

Mais en réalité, il y a eu peu d’échange et encore moins de spontanéité. Les filles étaient passives mais après tout peut-être étaient-elles timides. Je n’ai pas compris le ricanement étouffé quand j’ai dit que j’avais fait ma scolarité dans un autre collège. J’ai été un peu surprise que la responsable du département dise, tout de go, que mon dernier roman est « osé » avec des passages « sexuels » et qu’il choquerait les lycéennes. Qu’elle déclare qu’il n’était pas en « véritable prose ». Un autre professeur a parlé d’un de mes personnages comme « agaçant » parce que trop faible, selon lui. Une autre pensait qu’il n’y avait pas assez de ceci et trop de cela. J’avais l’impression d’être devant un jury, interprétant mes romans, imposant son opinion à des élèves qui ne les avaient pas découverts.

Voilà où nous en sommes dans les lycées de l’Ile Maurice en 2017 ! Quelle honte pour ces pseudos profs, autoproclamés critiques littéraire et juges alors qu’ils n’étaient visiblement pas préparés à cette rencontre… Pire, dire que le dernier roman de l’auteure, trop « osé », choquerait les prudes lycéennes (à ce rythme, elles ont dû tomber dans les pommes en lisant Roméo et Juliette de Shakespeare!) Excusez-moi, mais on n’est pas au pays des bisounours. Et tant que l’auto-procréation humaine instantanée n’existera pas, le sexe fera partie de la vie !

Justement, cette rencontre avec Natacha Appanah était une formidable occasion d’apprendre de la vie… d’un auteur! Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance d’avoir devant soi une écrivaine en chair et en os, et de laquelle il y a tant à découvrir. Quel gâchis pour ces élèves! Inconscientes de leur chance, elles semblent aussi incapables de voir plus loin que les… examens:

Quand la première étudiante a levé la main, c’était pour demander quels conseils je pouvais lui donner pour avoir de bonnes notes car elle devrait étudier un de mes textes l’année prochaine. J’ai compris que cette assistance n’était pas là pour échanger sur la littérature, la lecture, sur le métier d’écrivain. Il n’y avait aucun enjeu d’évaluation à cette rencontre donc elle n’était pas préparée. Aucun de mes textes n’avait été lu car aucun n’est au programme. Étaient-elles, ces filles-là, restées dans cette culture de la performance et de la compétition inculquée dès leur jeune âge ? Étaient-elles si détachées, si blasées, si peu intéressées par les histoires et pressées de retourner à ce qui allait vraiment « compter » pour ces examens ?

Oui. C’est la réponse que je donnerai à Natacha Appanah. Ces élèves sont victimes d’une sorte de lobotomisation intellectuelle, où tout ce qui compte se résume aux examens, aux notes et aux classements. Nul place pour la découverte, pour l’esprit critique et pour la rencontre de la vie et des autres. Nul place pour l’épanouissement d’un petit Raj du Dernier frère.

Non, personne n’a appris à ces jeunes filles qu’elles pouvaient lire pour lire, lire sans que ce soit un devoir, lire pour être au monde.

Retrouvez l’intégralité de la chronique de Natacha Appanah, publiée dans La Croix, ici.

 


Dictionnaires 2018: mes chouchous des dicos

On y est! Les dictionnaires 2018 ont pointé le bout de leur nez… et avec eux, un florilège de nouveaux mots. C’est l’occasion pour moi de partager avec vous trois de mes chouchous des dictionnaires 2018!

 

1. [stan]: ang. nom et verbe.

My tea’s gone cold I’m wondering why I got out of bed at all. Les nostalgiques des années 2000s auront reconnu les premières paroles du tube d’Eminem et de Dido: Stan. Et bien, figurez-vous que le mot stan a fait son entrée dans le dictionnaire Oxford! Qu’est-ce qu’un stan? Il s’agit d’un fan excessivement obsessédé par une célébrité particulière, à la manière du Stan d’Eminem qui finit par se tuer :

 

 

2. [bukane]: fr. nom masculin.

Enn bon kari zak ek bukane! N’ai-je pas salivé en voyant boucané (bukane en créole) dans le Larousse 2018? Et pour cause, le boucané est une viande fumée, spécialité culinaire de l’Ile de la Réunion et de l’Océan Indien! Cependant, il serait plus juste de dire que ce mot fait un come-back, car il n’est pas tout à fait nouveau. Comme je ne cesse de le répéter en sociolinguistique: les mots voyagent à travers le temps et les pays. En effet, boucan désignait, en vieux français, une cabane en bois qui servait à fumer la viande ou le poisson. On le retrouve à la fois dans la région Océan Indien, aux Antilles et au Québec!

Crédit: Wikicommons

 

3. [gif]: fr. nom masculin.

Si le mot gif figurait dans le dictionnaire Oxford depuis 2012, ce n’est que cette année qu’il entre dans le Larousse! Je ne vous apprendrai rien en mentionnant que l’accronyme du Graphics Interchange Format est un format d’images animées, très utilisé sur le web!

Autre mot qui m’a aussi marquée: infobésité! Et je crois bien en avoir été victime ces derniers jours. Entre le discours du budget dans mon pays, les législatives en Angleterre et l’audition de James Comey, l’ex-patron du FBI, j’ai tout à coup senti le trop plein! De quoi spoiler le travail des matinaliers!

Quoi qu’il en soit, qu’ils viennent de la musique, de la cuisine, de l’informatique, d’ici ou d’ailleurs, les mots sont des instantanés de nos sociétés actuelles. Ils prouvent aussi le dynamisme et la réactivité des langues!


De Bibi à Tante Yvonne: les Dames de l’Élysée

L’Élysée à un nouveau locataire: Emmanuel Macron! Et en ce jour spécial, saluons au passage la chère Bibi, alias Brigitte Macron. Vous l’aurez compris, je propose, à travers cet article, de faire un petit clin d’oeil aux Dames de l’Élysée!

1. Brigitte Macron: deuxième jeunesse

Bon ok, je l’avoue. Je fais partie de celles et ceux qui ont été un peu surpris en découvrant, pour la première fois, le visage de Madame Macron. Avec un faux air de mix entre Michael Jackson, d’ET et des frères Bogdanov… la dame fait certainement son âge! Mais elle est aussi et surtout dans l’ère du temps. Une femme qui assume pleinement son histoire avec celui qui est devenu aujourd’hui, à 39 ans, le plus jeune Président de la République française.

2. Bernadette Chirac: farce attaque

Le couple Bernadette-Jacques Chirac représente à mes yeux un duo fort sympathique! Un peu à l’image de grands-parents dont on se moque gentiment. Bernadette et Jacques Chirac sont par ailleurs deux des acteurs principaux d’une vidéo, qui est désormais culte pour moi. On y voit le grand et galant Jacques Chirac draguer une jeune blonde, pendant que Bernadette prononce un discours. Regardez:

 

3. Carla Bruni: car la brune compte…

…pas pour une prune! Pourtant, quelqu’un m’a dit qu’elle ne l’aimerait plus. Lui c’est son Sarko d’époux et d’ex-Président de la République. Or, il n’est plus Président et elle l’aime encore. Fin des racontars. Place maintenant aux avatars! Tantôt mannequin, tantôt First Lady, tantôt chanteuse, Carla Bruni se réincarne à l’infini et avec glamour! Le luxe. La classe!

 

© Wikimedia Commons.

4. Valérie Trierweiler: celle qui balance

Le quinquennat de François Hollande aura été tumultueux: impopularité, attaques terroristes et… ex véner! Et oui, ça arrive aussi quand on est Président et quand on a une ex qui se nomme Valérie Trierweiller. Je me souviens de l’affaire des tweets et du moment Daft Punk. Je me souviens aussi avoir succombé à cette envie malsaine de lire ce livre surmarketé: ce spectacle affligeant de grand déballage sur la place publique. Je l’ai lu et, honnêtement, je n’ai pas dit merci pour ce moment.

Valérie Trierwiler - Mondoblog-Ile Maurice-Mauritius
© Wikimedia Commons.

5. Tante Yvonne: la méconnue

Non, il ne s’agit pas de l’une de mes grands-tantes, mais de l’épouse du Général de Gaulle! Pourquoi elle? Pourquoi remonter si loin? Tout simplement parce que j’ai envie de savoir comment étaient les First Lady avant. Avant les liftings, avant la pipolitisation, avant les ex qui balancent. Wikipedia m’a appris qu’elle ne donna jamais aucune interview et qu’on ne connaît pas le son de sa voix. Ce qui est dommage, car Yvonne de Gaulle aura certainement vécu l’une des vies les plus riches et les plus intenses pendant la résistance, aux côtés de l’un des hommes les plus influents de son siècle.

© Wikimedia Commons.

En ce dimanche 7 mai 2017, la France a élu son Huitième Président sous la Cinquième République. L’histoire de nous dira ce que l’on retiendra du plus jeune Président de la République française.


Ile Maurice : le Réduit grandeur nature

La Maison Blanche, l’Elysée, le Kremlin… autant de Palais présidentiels qui sont connus de la planète entière ! S’il y en a un qui est peu connu, c’est bien le Château du Réduit, résidence officielle de la Présidente de la République de Maurice. Suivez-moi pour découvrir le Réduit en grandeur nature !

Siège de la présidence de la République mauricienne, le Château du Réduit est aussi appelé la State House. Sachez toutefois qu’à l’origine, le Réduit, n’était pas destiné au pouvoir et au recevoir, bien au contraire ! Il était destiné au refuge et au secret…

C’est en juin 1747, alors que l’Ile Maurice est une colonie française, que le Gouverneur Barthélémy David visite la région de Moka. Il décide alors d’y construire un refuge pour femmes et enfants en cas d’attaque des Britanniques, et choisit un lieu caché et difficile d’accès : entre cascades, forêts et rivières. La construction du Réduit fut achevée en 1748. C’est bien des années plus tard, soit en octobre 1767, que le Gouverneur Dumas réquisitionne le Château du Réduit pour résidence. Dès lors, le Réduit sera la résidence officielle de tous gouverneurs, puis celle de tous les présidents de la République.

Niché au Bout du Monde, le Réduit est aussi connu pour ses splendides jardins et son écrin de nature verdoyante. Quand le premier gouverneur britannique, Robert Farquhar, y prend ses quartiers en 1810, il décide de poursuivre sur la lancée de ses prédécesseurs français et portera une attention particulière au jardin d’acclimatation.

Outre les plantes exotiques, il y aussi une ferme d’animaux, une piscine désaffectée et un court de tennis (que je n’ai pas réussi à retrouver!). Les différents résidents qui se sont succédé au Réduit ont chacun laissé leur emprunte sur ce lieu chargé d’histoire. J’aime m’y promener, quand l’occasion se présente, et je vais jusqu’au Bout du Monde. Là, je contemple la cascade, cette même cascade paisiblement puissante qui façonne inlassablement la terre mauricienne depuis des siècles…

D’autres avant moi l’ont contemplée, d’autres après moi la contempleront. Tous ressentiront cette fierté d’être, le temps d’un instant ou le temps d’une vie, dans la continuité de l’histoire Mauricienne.

Bonne fête Nationale à tous les Mauriciens !


L’Ile Maurice a accueilli le Commonwealth of Learning

La Malaisie, Malte, le Qatar et l’Ile Maurice ! Ces quatre pays ont chacun eu le privilège d’accueillir
les consultations régionales organisées par le Commonwealth of Learning (COL) et l’Unesco. Ces consultations ont pour but d’informer les gouvernements et les dirigeants du secteur de l’éducation sur le potentiel des Ressources éducatives libres (REL).

La consultation régionale pour le continent africain s’est tenue du 2 au 3 mars 2017 à l’Ile Maurice. Une quarantaine de participants de 25 pays ont ainsi réfléchi, discuté et échangé sur les grands enjeux des REL. Parmi ces enjeux, nous retrouvons, entre autres, la réelle gratuité des REL, l’intégration des pratiques liées aux REL et la création de cadres politiques favorables.

Selon une documentation du Commonwealth of Learning,  »les REL offrent la possibilité unique d’améliorer les résultats scolaires, de réduire les coûts et de perfectionner la qualité de l’enseignement en contribuant à un partage efficace ». L’organisation préconise que les caractéristiques innovantes et rentables des REL participeront à l’émergence d’une éducation de qualité accessible, équitable et inclusive.

A l’issue de cette rencontre à l’Ile Maurice, deux autres consultations régionales sont prévues. L’une se tiendra au Brésil en avril 2017 et l’autre, en Nouvelle-Zélande, en mai de cette même année. Ces consultations régionales culmineront au 2ème Congrès Mondial sur les REL, qui se tiendra en septembre 2017 en Slovénie.

La consultation régionale pour le continent africain.
Ile Maurice: la consultation régionale sur les REL pour le continent africain.


Fake news : démêler le faux du faux

Fake news. Fake news ! FAKE NEWS ! Impossible d’échapper à cette expression tant elle a été martelée par le Président Donald Trump. Aujourd’hui, il semble même qu’il y ait un effet de mode fake news. Pour preuve, fake news est actuellement une des expressions les plus utilisées sur les réseaux sociaux.

D’ailleurs, parlons-en des réseaux sociaux où pullulent les fake news. Dans quelle mesure des réseaux dits sociaux, sont-ils (devenus) des réseaux asociaux ? Cette question s’est imposée à moi suite à la conférence donnée, hier mardi 21 février, par l’ancien journaliste et actuel député européen, Jean-Marie Cavada.

Jean-Marie Cavada lors de sa conférence à l'Ile Maurice.
Jean-Marie Cavada lors de sa conférence à l’Ile Maurice.

Selon l’homme politique, les réseaux sociaux sont les premiers médias qui séparent. En effet, là où la radio unissait, Internet trie et cible. Et nous, accros à Facebook, à Twitter, aux Likes, aux Notifications, nous sommes comme des escargots agglutinés et gluants : nous laissons des traces à qui veut bien les exploiter…

En d’autres mots, nous produisons nous-mêmes l’information à laquelle nous serons exposés et que nous consommerons, au plus grand bonheur des pro du marketing et des redoutables algorithmes. Vous le sentez, ça tourne trop rond pour tourner rond, n’est-ce pas ?

Nos vies numériques sont aujourd’hui gouvernées par de puissants et obscures algorithmes. Ces redoutables intelligences artificielles ont le pouvoir de nous maintenir dans une  »bulle cognitive », concept développé par l’américain Eli Pariser. Selon lui, à force d’être entouré d’informations filtrées par des algorithmes en fonction de ses amis et précédents choix numériques, un internaute est plongé malgré lui dans une « bulle cognitive » qui renforce sa perception du monde et ses propres convictions.

Cependant, aussi redoutables soient-ils, les algorithmes ne savent pas distinguer le vrai du faux. Et voilà comment les réseaux sociaux, qui doivent être nourris en permanence, s’agitent, vivent et grandissent, souvent aux moyens de rumeurs et de contre-informations relayées par on ne sait trop qui.

Les politiques l’ont bien compris. Les réseaux sociaux sont aujourd’hui devenus un moyen de faire pression sur les choix des électeurs par le biais de contre-nouvelles.

Les extrémistes, les assoiffés de pouvoir et d’instabilité l’ont plus que bien compris. Beaucoup d’entre eux utilisent les nouveaux médias et les fakes news dans un seul but : celui du désordre du monde. L’émergence d’une fachosphère ou encore Florian Philippot, le vice-président du Front National en France, qui qualifie l’AFP de « fake news » en sont quelques exemples.