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Francophonie : un petit-déjeuner et quatre continents

Le Forum mondial de la langue française 2015 a commencé le 20 juillet à Liège, en Belgique. Ce forum réunit près de 1 500 jeunes venus des quatre coins du globe. Créations, rencontres et partages seront au cœur de cette célébration de la jeunesse francophone. Le thème de cette rencontre est Créactivez-vous.

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Ce Forum mondial de la langue française (FMLF) relève de l’exceptionnel pour moi ! En effet, ce n’est pas tous les matins que je peux partager un petit-déjeuner avec des personnes issues de trois continents différents et toutes venues en Europe. Et pourtant, cela est possible grâce au FMLF.

Diana vient d’Égypte, et n’en est pas à sa première participation au FMLF. Elle avait déjà participé à l’édition 2012 du forum, qui s’était tenue au Canada au Québec.  »J’ai voulu renouveler l’expérience cette année. Je suis venue avec un projet de création lexicale en classe de français langue étrangère », déclare cette enseignante à la faculté de lettres de l’université d’Alexandrie.

Diana, d'Egypte, Monveary du Cambodge et Alex du Honduras sont ravis d'être au FMLF 2015.
Trois des nombreux visages de la francophonie. Diana, d’Egypte, Monveary du Cambodge et Alex du Honduras sont ravis d’être au FMLF 2015.

Pour Alex du Honduras, le FMLF est surtout une opportunité de réseautage et de découverte. Ce jeune architecte est un francophile.  »Nous avons une petite communauté francophone au Honduras, et moi, j’ai appris le français à l’université », nous dit-il. Alex explique également beaucoup bénéficier du Centre de la francophonie des Amériques, qui couvre l’intégralité du continent américain.

Après l’Afrique et l’Amérique, place à l’Asie. Monveary est enseignante de français au Cambodge.  »Je participe au FMLF afin de renouveler mes connaissances en pédagogie. Je suis principalement intéressée par l’axe éducatif », précise-t-elle. Le FMLF 2015 propose des ateliers réunis autour de cinq axes : l’éducation, l’économie, la culture et les industries culturelles, la relation entre langue et créativité, et la participation citoyenne.

Aujourd’hui, j’ai assisté à des conférences-débats, respectivement, sur les nouveaux médias, sur la presse et sur la caractéristique créative de la langue française. Lors d’une de ces conférences, Bernard Cerquiglini, recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, a mentionné que le purisme est le plus grand danger pour la langue française.

 

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Donc, continuons à encourager la diversité francophone, avec toutes ses variétés de langue. Et surtout, vive le français de ma petite île : une langue vivante, croustillante et, au combien, amusante !

Demain promet également d’être une enrichissante journée avec du fun, des rencontres et des ateliers, les uns plus intéressants que les autres.


La femme-objet fait art

En lisant mon journal de ce lundi matin, j’ai eu la joie de trouver un article intitulé Collectif Artefemi : l’art au service de la femme. En voilà une bonne initiative, me suis-je dis ! Mais j’allais rapidement déchanter…

Autoportrait en allégorie de la peinture, tableau peint par Artemisia Gentileschi en 1638-1639.
Autoportrait en allégorie de la peinture, tableau peint par Artemisia Gentileschi en 1638-1639.

Qu’on se le dise d’entrée, je ne sais pas ce qu’est une «féministe». J’ignore la définition de ce terme trop galvaudé à mon sens… A défaut d’être « féministe », je suis une jeune femme, tout simplement. Et je ne peux qu’être interpellée quand on parle des femmes de mon pays, dans mon pays.

Un article paru aujourd’hui a suscité mon attention et mes réflexions que voici. Il traite d’une exposition de tableaux peints par huit membres du Collectif Artefemi. Selon l’article, ce collectif est constitué de femmes qui « se disent féministes ». Et surprise, le dit-collectif a été fondé par un homme parce que ce dernier « admire la femme de façon particulière ».

Caractéristique de cette exposition : les femmes peintres doivent être vêtues de tenues provocantes et peindre leurs tableaux en deux heures, lors d’une soirée dans un pub-restaurant, et ce, en présence du public. Cerise sur le gâteau : cette initiative a pour but de « valoriser la femme à travers l’art ».

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Certes, je suis une profane en art, mais de quelle valorisation parle-t-on ici ? En quoi est-ce valorisant pour une femme de peindre en petite tenue, en public ? En quoi est cela « au service de la femme » comme le titre l’article ? De plus, aucune des huit artistes féminines n’intervient. Nous avons uniquement les propos du fondateur de ce collectif… pourtant dédié à la femme. Celle-ci s’exprime ici, étonnement, par le truchement d’une voix masculine.

La femme, cette éternelle muette. Celle qui n’a autre moyen que de parler par ses vêtements, voire son absence de vêtements. Les artistes sont souvent des incompris, et je ne prétends pas comprendre. Cependant, c’est à se questionner sur l’objectif de cette initiative artistique, de quelle (s) exposition (s) s’agit-il. Femmes, tableaux, objets? La femme-objet fait art.


Bonne fête de la musique

Ce dimanche 21 juin, le monde célèbre la Fête de la musique! C’est en 1982 que la première édition de cette fête à été célébrée en France. Pour marquer le coup, rendez-vous en musique à Bagatelle.

 
La scène est épurée. Un micro, un tabouret et un clavier. Qu’on se le répète, on n’a besoin de rien de plus pour célébrer la musique. Et pour cause, comme le dit Kant, la musique est la langue des émotions.

Un scène dépouillée qui sert d'écrin à la chanteuse Linzy Bacbotte.
Un scène dépouillée qui sert d’écrin à la chanteuse Linzy Bacbotte.

Ce sont deux chanteuses mauriciennes qui emporteront la foule: Linzy Bacbotte et Caroline Jodun. Au programme, ségas mauriciens et mais aussi chansons du répertoire international. Linzy Bacbotte  est la première à monter sur scène. Généreuse, interactive et taquine, la chanteuse livre une prestation sans faute. Malgré le froid, la foule se réchauffe et s’égosille au son des interprétations de Linzy. Sa reprise de Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion sera un moment de pure magie.

Pour la chanteuse Caroline Jodun, chaque individu est un artiste à sa manière.
Pour la chanteuse Caroline Jodun, chaque individu est un artiste à sa manière.

Alors que Linzy Bacbotte enchaîne les tubes et les interactions avec le public, nous allons à la rencontre de Caroline Jodun. Elle se produira sur scène dans quelques minutes, mais a quand même le temps et la gentillesse de saluer ses fans et de nous accorder ses impressions.  »C’est super d’avoir créée une telle journée. Elle revalorise les artistes », déclare-t-elle au sujet de la fête de la musique. Selon la chanteuse, chaque individu est un artiste.  » La musique est magique. Chacun l’a en lui, mais certains développent leurs talents plus que d’autres. Nous sommes tous des artistes, la preuve c’est ce soir, tout le monde chante », admire-t-elle, avant de monter sur scène. Et c’est de sa voix douce et crystalline que Caroline charme la foule. Les couples s’entrelacent amoureusement alors que la chanteuse reprend All of me de John Legend. Le public est conquis.

Un petit tour parmi la foule. Nous découvrons des Mauriciens de tout horizon et de tout âge. Ils ont fait le déplacement pour partager des émotions et célébrer la musique ensemble. L’aspect universel et fédérateur de cette journée contribue beaucoup au succès de l’événement. Pour Ravin de Cap-Malheureux, c’est vraiment une grande joie d’être là:  »J’aime la musique et il y a une bonne ambiance qui règne. Je suis content qu’on ait pu consacrer un jour à la musique. Elle est universelle et nous fait du bien.  » Pour sa part, Simone de Rivière-Noire nous avoue écouter de la musique pendant toute la journée.  »Je suis très contente de fêter la musique. J’ai eu l’occasion de célébrer cet événement en France. Là-bas, il y a des gens partout, dans toutes les rues, aux terrasses des cafés et aux fenêtres des immeubles…  Il y a beaucoup plus d’animation. On se croirait au 24 décembre à Maurice! », se remémore-t-elle.

Le chanteur Bruno Raya lancer un plaidoyer contre le piratage des oeuvres musicales et pour le respect de la propriété intellectuelle.
Bruno Raya lance un plaidoyer pour le respect de la propriété intellectuelle.

En cette fête de la musique, la foule est composée de mélomannes lambda, mais aussi de professionels de la musique. Nous avons la chance de nous entretenir avec Bruno Raya, un des artistes les plus populaires de l’Ile Maurice. Musicien, chanteur, compositeur, animateur, entres autres, Bruno Raya est un homme aux multiples talents. Pour lui, la musique se célèbre tous les jours. Cependant, il profite du 21 juin pour lancer un plaidoyer contre le piratage des oeuvres musicales et pour le respect de la propriété intellectuelle.  »Le 21 juin, nous prenons conscience que la musique et le son sont présents depuis la création de la terre. Tout comme nous respectons la terre, nous devons respecter la musique et les artistes. Acheter un CD pirate est synonyme d’un manque de respect. Respectez les artistes et leurs oeuvres », appelle-t-il.

La contrefaçon des oeuvres musicales et cinématographiques est, en effet, un fléau qui menace les artistes mauriciens. Malgré des opérations policières et autres mesures, les pirates sévissent toujours. Si les oeuvres des artistes peuvent être contrefaites, les émotions qu’ils procurrent, elles, ne peuvent pas l’être. Et c’est souvent à cela que l’on reconnaît un véritable artiste.

La musique donne une âme à notre coeur et des ailes à nos pensées. En ce beau jour, bonne fête de la musique à tous!


Fake des mères ?

En cette dernière semaine du mois de mai, il y a certainement une question qui empêche bon nombre d’entre vous de dormir la nuit… Et cette sacro-sainte question est: quoi offrir à Maman pour la fête des Mères?!

Un beau cadeau pour maman!
Le cadeau idéal?

Moment privilégié pour choyer celle qui nous a donné la vie ou occasion en or pour réaliser opérations commerciales et profits, la fête des Mères s’est peu à peu installée dans les moeurs à travers la planète…

Pour ceux qui ont déjà trouvé le cadeau idéal, bravo! De mon côté, niet, rien trouvé encore. J’ouvre alors le journal, histoire de voir les bonnes affaires du moment et… hop!

Stereotype
Publicités: les stéréotypes sexistes ont la vie dure à l’Ile Maurice!

Entre l’image de gauche et celle de droite, je me dis que les stéréotypes sexistes ont la vie dure à l’Ile Maurice!

Au choix. D’un côté, une jeune femme qui reçoit fer à repasser, poêles, épilateur électrique, sèche-cheveux… Pour résumer: fais attention à ton apparence et fais les corvées ménagères! Et de l’autre, deux femmes qui se taquinent pour un vêtement. Pour résumer: fais attention à tes fringues, donc à ton apparence!

Les deux publicités véhiculent un même message réducteur. Celui de la Femme assujettie aux dictats du paraître et de l’apparence. Ça sent le fake, le faux, l’artifice, l’artificiel… Bref, ça sent tout, sauf l’amour authentique et inquantifiable d’une mère pour ses enfants.

Pour chacun d’entre nous, notre mère restera toujours la plus belle femme au monde. Elle n’a pas besoin de porter ce masque quotidien dont la société affuble souvent les femmes – sous couvert de noms divers: beauté, coquetterie, tendance, esthétisme…

On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

A toutes les Mamans, à la vôtre et particulièrement à la mienne, bonne fête!


Vers les municipales à l’Ile Maurice

Après décembre 2014, l’Ile Maurice se dirige vers une nouvelle joute électorale. Cinq villes attendent leur nouveau maire. Ce samedi 23 mai est le Nomination Day, soit l’enregistrement des candidats. Verdict des urnes: le 15 juin 2015.

La municipalité de Curepipe, ville qui compte plus de 85, 000 citadins.
La municipalité de Curepipe.

L’Ile Maurice est dotée de cinq villes : Curepipe, Vacoas-Phoenix, Quatre-Bornes, Beau-Bassin-Rose-Hill (toutes situées dans le district des Plaines-Wilhems) et Port-Louis (à la fois ville, capitale et district).

Le contexte du peuplement des villes des Plaines-Wilhems au XIXe siècle est un élément crucial dans l’histoire de l’île. La création des villes mauriciennes est liée à l’histoire du chemin de fer. En effet, les villes se sont crées le long du trajet du train qui reliait Mahébourg (village du Sud-est, et ancien port de l’île aux débuts de la colonisation française) à Port-Louis (capitale au Nord-ouest).

Les cinq villes mauriciennes
La création des cinq villes mauriciennes est liée à l’histoire du chemin de fer, de Mahébourg à Port-Louis.

La genèse des villes est traversée par une logique de compartimentage ethnique de l’espace (à lire l’excellent article de Jean-Michel Jauze à ce sujet). Bien que ces répartitions ethno-socio-spatiales datent du XIXe siècle et que les choses aient changé aujour d’hui, ils correspondent souvent à la perception qu’ont les Mauriciens de leurs villes  Ces représentations sont si bien ancrées dans l’imaginaire collectif mauricien qu’elles sont par ailleurs décisives en périodes électorales. En effet, les candidats potentiels aux élections municipales sont souvent choisis selon leur profil socio-ethnique.

La prochaine joute electorale se tiendra le dimanche 14 juin prochain. Avec un paysage politique chamboulé suite aux législatives de décembre 2014, les enjeux de ces municipales sont d’autant politiques que symboliques. Les principaux blocs politiques, les partis émergeants ainsi que les candidats indépendants s’affronteront, à l’exception du Parti Travailliste qui s’est désisté.

Stratégies officielles. Stratégies officieuses. Les trois semaines qui vont suivre seront intenses!


Journée internationale de la Terre: donner l’exemple

Aujourd’hui, 22 avril, l’UNESCO célèbre la Journée internationale de la Terre nourricière. C’est un événement qui nous concerne tous, où que nous soyons sur la planète. Pour marquer cette journée, dirigeons-nous vers le Monvert Nature Walk.

La Journée internationale de la Terre nourricière ou le Mother Earth Day est célébrée chaque année le 22 avril depuis 1970. Le thème 2015 choisi par l’UNESCO est « A notre tour de donner l’exemple ».

Cette Journée nous rappelle que, chacun d’entre nous doit agir pour notre planète afin que nous avancions dans la bonne direction. C’est à notre tour de montrer la marche à suivre à nos dirigeants. Pour nombre d’entre nous, le changement climatique constitue un problème lointain, mais en réalité il affecte déjà populations, animaux et lieux autour du monde. (…). A notre tour de donner l’exemple. (Source: l’UNESCO).

L’un des très bons exemples que j’ai constaté dans mon île est celui du Monvert Nature Walk, à Forest-Side. Placé sous l’égide du Ministère de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire, Monvert est un parcours de randonnée, mais aussi un lieu de conservation de plantes endémiques rares. L’accès y est gratuit et le site, très bien entretenu, est constitué de deux parties: un Visitors Center, à visée pédagogique, et un espace en pleine forêt dédié à la randonnée.

 

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Le projet du Monvert Nature Walk a été initié en 2001, et le site a été ouvert au grand public en 2006. Je suis allée à la rencontre de Monsieur Antish Boochia, Forest Conservation and Enforcement Officer à Monvert, et il sera mon guide lors de la visite.
Nous commencerons par l’excellent et très instructif Visitors Centre, qui est une mine d’informations. Nous apprenons d’avantage sur les forêts mauriciennes, sur les plantes endémiques (exclusives à l’Ile Maurice) et indigènes (qui se retrouvent sur les toutes les îles de l’Océan Indien), et sur la faune et la flore mauricenne.

 

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L’intérieur du Visitors Centre est une mine d’information sur la faune et la flore mauricienne.

Après la partie théorique, place à la pratique! Je suis Monsieur Boochia qui m’emmène voir des spécimens de plantes rares – dont je ne connaissais la plupart que de nom! Bois de ronde, Bois de natte, Bois de carrotte (qui sent vraiment la carotte!), Bois chandelle, Queue de rat (avec une fleur en queue de rat!), etc, les noms sont quasiment tous exotiques et explicites. Quelle ne fut pas ma fierté en voyant un spécimen du Trochetia, la fleur nationale de mon pays:

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Le trochetia, fleur nationale de l’Ile Maurice.

Mais aussi quelle ne fut pas mon émotion en admirant un rare spécimen du Bois d’ébène noir. Cet arbre endémique à l’Ile Maurice, célèbre pour son précieux bois noir recouvrait jadis tout le pays. Mais il fut exploité par les Hollandais au 18ème siècle. Aujourd’hui, il n’en reste que quelques specimens.

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Un jeune spéciment du Bois d’ébène noir, au centre de l’image.

Tout comme le Bois d’ébène, plusieurs autres plantes en danger de disparition se trouvent au Monvert Nature Walk. Un espace leur a spécialement été aménagé. On y retrouve des espèces endémiques comme le Palmiste boucle, ou encore des espèces indigènes comme le Bois raisin.

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Prochaine étape de la visite: la serre où poussent orchidées et fougères!

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L’Ile Maurice possède près de 260 espèces de fougères et près de 86 espèces d’orchidées. La fougerai abrite des plantes qui sont, pour la plupart, en danger de disparition, car remplacées par des espèces exotiques.

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La dernière étape de la visite est la plus dure, puis ce qu’il s’agit de la randonnée! Un parcours étendu sur 73 hectares de forêt s’offre à nous! Au terme de cette enrichissante visite au Monvert Nature Walk, je tiens à saluer le travail effectué par tous les Forest Conservation and Enforcement Officers, ainsi que par les 15 personnes qui assurent l’entretien du site. Leur travail permet à tous d’admirer la riche biodiversité de l’Ile Maurice.

En cette Journée internationale de la Terre nourricière, je souhaite que mes futurs enfants et petit-enfants puisse également admirer cette biodiversité.
Notre Terre est notre Mère, protégeons là!


Ile Maurice: un dimanche dédié à la déesse Kali

Outre ses plages de rêve, l’Ile Maurice est souvent promue pour son caractère pluri-religieux. Aujourd’hui, j’ai choisi de découvrir et de partager avec vous un moment de ferveur et de prière. Direction le Maha Kali Temple Association, au centre de l’île, à Commerson, Curepipe.
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En ce dimanche d’avril, pas de grande fête hindoue à l’horizon… Je me rends à une séance de prière hebdomadaire comme il y en a dans tous les temples à travers l’île. La prière d’aujourd’hui est divisée en quatres parties et sera officiée par un pandit (prêtre hindou).

1. Prières au dieu Ganesh

Cette première partie est consacrée à Ganesh, le dieu représenté par une tête d’éléphant. Cérémonie de bénédiction et de purification à l’eau, ainsi que bénédiction d’un autel d’offrandes marquent cette étape.

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Les offrandes au dieu Ganesh.

2. Prières à la déesse Kali

La divinité Kali a donné son nom au temple. Elle est considérée comme la force qui détruit les esprits mauvais et qui protège les dévots. Kali est souvent représentée nue et la langue tirée, portant un long collier. A mon arrivée au temple, la déesse était habillée d’un vêtement orange. Lors de cette étape, les vêtements de la déesse seront changés (de l’orange au noir); puis on lui versera des offrandes sur la tête. Tour à tour : eau, lait, yaourt, miel, ghee (beurre clarifié), safran, entre autres. Et tout cela au rythme des chants des dévots.

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Plusieurs offrandes à la déesse Kali.

 

Kali sera ensuite revêtue de beaux vêtements rouges:

Le pandit Acharya Mohan Prasad Saklani auprès de la déesse Kali.

3. Rituel du feu

Le pandit et quatre devots se réunissent autour d’un feu. Celui-ci est ravivé à l’aide de morceaux de bois, ainsi que d’autres offrandes (havan samagri, huile, sucre, graines de sésame, entre autres). Tout comme la fumée qui s’émane du feu, les prières montent également aux cieux vers les dieux.

4. Rituel de l’aarti

L’aarti est le rituel qui concluera le pooja (la prière). Le pandit fait circuler, parmi toutes les personnes présentes, un plateau de cérémonie consacré à la déesse Kali. Tour à tour, chacun des dévots se passe le plateau et invoque la bénédiction divine. L’aarti est accompagné du son des cloches et de chants rituels.

Le pooja se termine par un délicieux repas végétarien servi à tous ceux présents:

Pour conclure, je tiens à remercier chaleureusement Sunil et son épouse, Sadna, qui m’ont accueillie avec beaucoup de bienveillance et de générosité au Maha Kali Temple Association.

Merci beaucoup à Sunil et à son épouse, Sadna, de m’avoir accueillie.

Merci également à l’Acharya Mohan Prasad Saklani pour ses précieuses explications.


L’Ile Maurice : 47 ans d’indépendance

Aujourd’hui 12 mars 2015, l’Ile Maurice célèbre ses 47 années d’indépendance et ses 23 ans d’accès au statut de République. C’est l’occasion pour moi de célébrer mon pays, qui entre douleurs et victoires, a réussi à s’imposer comme Tigre de l’océan Indien. Mo pays, mo fierté.

En ce 12 mars, l’Ile Maurice s’est drapée de ses plus beaux atours. Le quadricolore est fièrement arboré, le Motherland (l’hymne national mauricien) raisonnera et les célébrations officielles se dérouleront au Champ-de-Mars, comme le veut la tradition. Le Champ-de-Mars est le plus ancien hippodrome de tout l’hémisphère sud ; et c’est là-bas que le drapeau mauricien fut hissé en haut du mât pour la première fois en mars 1968 :

Mars 1968 marqua la fin de 158 ans de colonisation britannique (qui commença en 1810). Mais avant d’être une colonie britannique, l’Ile Maurice avait déjà une bien riche histoire. Elle fut découverte au 16e siècle par des navigateurs arabes qui la nommèrent Dina Arobi (que l’on pourrait traduire par l’Ile abandonnée). Puis ce fut au tour des Portugais de s’intéresser à l’île, ils la baptisèrent Ilha do Cirne (soit, l’Ile du Cygne). Mais les premiers à établir une colonie sur l’île furent les Hollandais. Ils y restèrent de 1668 à 1710 et la nommèrent Mauritius en hommage à leur roi Maurice de Nassau, Prince d’Orange. Ensuite, ce fut la colonisation française de 1710 à 1810, période pendant laquelle la colonie s’appelait l’Isle de France. Et en 1810 place aux Britanniques, et retour au nom hollandais : Mauritius.

La période coloniale britannique fut marquée par l’abolition de l’esclavage et par l’immigration en masse de travailleurs venus de Chine et principalement d’Inde. Depuis, l’Ile Maurice a hérité beaucoup de la Grande Péninsule, tant au plan culturel, gastronomique, religieux que linguistique. D’ailleurs, l’invité d’honneur dans le cadre des festivités de ce 12 mars 2015 n’est nul autre que le premier ministre indien, Narendra Modi.

Le Premier ministre indien Narendra Modi à l'aéroport mauricien. Crédit photo: Press Information Bureau India.
Le premier ministre indien Narendra Modi à l’aéroport mauricien. Crédit photo: Press Information Bureau India.

Aujourd’hui 47 ans après l’accès à l’indépendance, je suis fière de dire que je suis Mauricienne. Je suis fière d’appartenir à ce petit paradis multiethnique et multilingue. Par contre, il n’est pas tous les jours facile d’être Mauricienne dans l’île. Le pays a connu plusieurs épisodes de violences et d’émeutes à caractère ethnique, les principales étant en 1968 et 1999. Et aussi, comment oublier le cruel dépeuplement et l’exil forcé de l’archipel des Chagos en 1968. L’archipel est, aujourd’hui encore, territoire britannique et héberge la célèbre base militaire américaine de Diego Garcia.

L’Ile Maurice est un jeune pays de 47 ans. Il panse encore certaines plaies et se construit. Heureusement, comme le montre cette publicité locale, certains éléments d’un mauricianisme émergent déjà:

Mo kontan mo zil! Mo pays, mo fierté!


Longue vie au français mauricien!

Peut-être que certains d’entre vous, chers lecteurs, resteront perplexes à l’opinion que j’exprime dans ce billet. Pas de panique car cela est tout à fait normal. Et pour cause, en cette Journée internationale de la langue maternelle, j’ai choisi de célébrer l’une des miennes : le français mauricien!

L’Ile Maurice est un pays multilingue où se côtoient plusieurs langues diversement pratiquées, chacune ayant des valeurs sociales et/ou symboliques bien distinctes. Tout cela m’a fascinée et c’est naturellement que j’ai choisi de me spécialiser en sociolinguistique à la fac. Le français mauricien se situe dans un continuum linguistique qui va du créole mauricien au français standard – comprenez par là français de France, voire de Paris, voire encore des médias parisiens….

 

Le continuum linguistique dans lequel se trouve le français mauricien.
Le continuum linguistique dans lequel se trouve le français mauricien.

Bien que plusieurs de mes compatriotes pensent que le français mauricien n’existe pas, j’opte pour l’inverse. Il existe bel et bien avec son accent, ses particularités lexicales et ses expressions types. Le français mauricien est loin d’être une entité figée. Au contraire, c’est avec beaucoup de liberté et de fluidité que cette langue s’enrichit d’emprunts. C’est avec tout autant de liberté, d’intelligence et de facilité que les Mauriciens se baladent entre les deux pôles du continuum, selon les interlocuteurs et les contextes – parlant tantôt un créole francisé, tantôt un français créolisé!

Quant à moi, c’est avec une mari fierté et avec beaucoup de malice que je parle le français de mon île. Une phrase type serait : « Ayo j’ai mari faim! Attends-moi au bus-stop un coup, je vais acheter une paire de dholl-puri, je reviens. »

Un incontournable de la cuisine mauricienne: le dholl-puri.
Un incontournable de la cuisine mauricienne: le dholl-puri.

Et j’entends déjà la réaction de certains puristes de mon île et d’ailleurs qui s’offusquent : « Mais quelle est cette phrase ? Ce n’est pas du vrai français! On n’utilise pas cela en France! »

Et alors? On est à l’Ile Maurice et je revendique le droit d’utiliser le français de mon pays. Une langue vivante, croustillante et, au combien, amusante!

De plus, la question du pseudo vrai français, se révèle être une véritable boîte de Pandore que je préfère ne pas ouvrir. Par exemple, en quoi est-ce que le basque, le français mauricien, le français québécois ou le breton seraient de faux français ? Voire moins français que le vrai français?

En cette Journée internationale de la langue maternelle, je n’aurais pu trouver meilleure plateforme que Mondoblog! N’ayons pas honte de nos langues. Parlons-les! Célébrons ensemble leur richesse, ainsi que la richesse de la diversité linguistique créolophone et  francophone!

Longue vie aux langues!


Vive la radio !

Aujourd’hui, vendredi 13 février, le monde célèbre la Journée mondiale de la radio. Le thème de cette année choisi par l’Unesco est «Les jeunes et la radio». Comme bon nombre d’entre vous, je suis également une fan de la radio et il ne passe pas une journée sans que je ne me branche à une station locale ou internationale. Merci Internet !

Dans mon pays, l’Ile Maurice, nous avons plusieurs stations qui émettent en diverses langues : créole mauricien, français, anglais, bhojpuri et hindi, entre autres. La chaîne nationale de radio-télévision est la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), qui existe depuis 1944.  Le monopole de la MBC a pris fin en 2002, année qui a vu la libéralisation des ondes mauriciennes. Aujourd’hui, il existe trois radios libres locales : Radio One, Radio Plus et Top FM.

La radio, et de surcroît, la musique ont toujours eu un rôle important dans ma vie quotidienne. Ecouter la radio est, pour moi, un formidable moyen de m’instruire, de m’informer, de me détendre et de m’ouvrir à l’altérité, où qu’elle soit. Je me suis amusé à faire une petite infographie résumant tout cela :

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Je suis certaine que vous avez, vous aussi, vos chaînes de radio préférées. A vous tous, excellente Journée mondiale de la radio !